lundi 21 avril 2014

TARA (ex ANTARCTICA)


Type : Goélette  bermudienne (ou marconi).  


 Gréement : 2 mât en 1 seule partie à 4 étages de barres de flèches ; une misaine et une grand voile bermudienne ; 1 génois à enrouleur, 1 trinquette ;  spis de différentes tailles au portant

Matériaux : coque et pont en alu.
 
Date et lieu de lancement : 1988 à la Société française de constructions navales (SFCN) de Villeneuve la Garenne (Hauts-de-Seine), sur les plans des architectes Olivier Petit et Luc Bouvet.
 
Autres noms  : Antarctica, Seamaster.
Utilisation initiale : voilier océanographique adapté aux eaux polaires.
Dernière nationalité connue : française.
Port d'attache : Lorient.
Utilisation : Voilier océanographique.
 
Signification du nom :
 
Longueur hors-tout : 36 m
Longueur de la coque : 36 m
Longueur à la flottaison :  m 
Largeur maximale : 10 m
Tirant d'eau maximal : 1,5 m (coque) ; 3,5 m avec la dérive.
Tirant d'air : 30 m
Déplacement : 120 t
Surface maxi de voilure : 400 m²
État :bien entretenu .
Avant : étrave convexe. (brion très arrondi) 
Arrière : voûte.
Coque : alu brut (non peint).
Superstructures : rouf vitré (plexiglas), teinté en orangé ; conteneurs amovibles.
  
  Antarctica a été construit près de Paris par le chantier SFCN ; dessiné par les architectes Petit et Bouvet, il a été conçu selon les demandes de Jean-Louis Étienne. Ce célèbre explorateur français, né dans le Tarn comme La Pérouse, médecin de profession (spécialisé dans la diététique et la médecine du sport), est aussi un grand marin qui a participé à des courses au large sur Pen Duick VI avec Éric Tabarly. Mais c'est surtout un des plus grands explorateurs polaires de la fin du XXème siècle : il a été le premier à atteindre le Pôle Nord en solitaire (avec un traîneau et des chiens) et à réaliser la traversée du continent antarctique dans les mêmes conditions (Transantarctica). C'est certainement un des scientifiques - explorateurs les plus attachants de sa génération.
     J. L. Étienne voulait un navire solide et adapté aux eaux circumpolaires, qui puisse ne pas être emprisonné par les glaces. Pour cela il fallait un dériveur, au fond presque plat et aux bouchains arrondis. Ainsi, le bateau peut se soulever au dessus de la banquise et dériver avec elle. la plupart des bateaux ayant tenté l'expérience à la fin du XIX ème et au début du XX ème siècle avaient  été brisés par la banquise, à l'exception du Fram de Nansen). De 1991 à 1996, Antarctica a mené des expéditions, autour de l"Antarctique puis aux environs du Spitzberg. L'équipage envoyait régulièrement des vidéos qui permettaient aux élèves français (notamment en collège) de connaître le milieu marin et les milieux polaires.
   Après ces missions scientifiques et pédagogiques, J L Étienne a vendu le navire à Sir Peter Blake qui l'a rebaptisé Seamaster. Ce navigateur prestigieux, vainqueur de nombreuses régates et défis comme le trophée Jules Verne, double vainqueur de l'America's cup, avait décidé de reprendre les activités primitives du voilier (exploration et protection de l'environnement) mais cette fois en eaux plus chaudes. Hélas, le navire a été attaqué par des pirates sur l'estuaire de l'Amazone et son capitaine  a été tué lors de l'agression (en 2001)
  Ramené en France, Seamaster est resté désarmé durant 2 ans au port de Camaret (Finistère).
   Le navire a été racheté en 2003 et rebaptisé Tara (Tara Arctic pour certaines expéditions) par Agnès b, créatrice d'une société de couture et de produits cosmétiques. C'est Étienne Bourgois, le fils de la créatrice de mode, et directeur de sa société, qui a conçu le nouveau projet d'utilisation du navire, assez proche de ceux de J L Étienne et de Peter Blake.
   Après une remise en état, Tara a commencé ses expéditions en 2006. la goélette est désormais basée à Lorient, où elle hiverne régulièrement. Plusieurs voyages ont eu lieu autour de l'Arctique et ont servi à montrer l'importance de la diminution de la surface de la banquise, d'année en année et à mesure son épaisseur. D'autres études (plancton, courants marins et aériens, météo, étude de la faune, etc.
   L'équipage comprend 12 ou 13 personnes : 4  marins (tous officiers), 2 à 6 scientifiques, 1 cuisinier, 1 correspondant et, parfois, un artiste. 
   Revenue à Lorient le 7 décembre 2013, la goélette, après un hivernage à Lorient est repartie le 19 avril pour une expédition en Méditerranée. Celle-ci est consacrée à la recherche et à l'étude des plastiques présents en mer et de leur fragmentation (la destruction réelle des plastiques dure des milliers d'années). Depuis, Tara revient régulièrement à Lorient entre 2 expéditions sur les océans et les mers du globe. Elle est repartie le 2 avril 2023 pour 2 ans à la découverte des écosystèmes côtiers européens (Atlantique, Mer du Nord, Baltique, Méditerranée.) Le 22 septembre 2023, elle est revenue à Lorient, son port d'attache.
 
    En 25 ans : une carrière bien remplie et fructueuse qui n'est pas sans rappeler celle de la Calypso, pour ce navire, peut-être pas très beau, mais efficace et fonctionnel.
    Pour le site internet de Tara, cliquez ici 


    Deux autres voiliers ont été construits dans le style de Tara : Paratti II, construit comme Tara sur des plans de Bouvet - Petit ;   Pangaea, construit en 2008 par Mike Horn (explorateur et aventurier suisse, d'origine sud-africaine), pour une usage comparable à Tara a été pendant un certain temps saisi par la justice sur demande de ces 2 architectes pour contrefaçon de Paratti II. La justice leur a donné raison. Une fois la situation réglée,  Mike Horn, utilise son bateau comme Tara, pour des recherches océanographiques et de expéditions polaires; C'est le voilier qui s'est approché le plus près du Pôle Nord.


    Tout récemment, Jean-Louis Étienne a programmé de nouvelles étude dans l'Antarctique : Polar Pod, une sorte d'immense bouée dérivante, habitable, qui tournera autour du continent au gré des vents et des courants. Pour ravitailler cette station océanographique, un nouveau navire a été conçu : Persévérance. Construit au chantier Piriou du Vietnam et baptisé à Marseille en juin 2023, il a fait une courte escale à Concarneau pour maintenance et a quitté le port finistérien le 17 septembre 2023 : direction le grand sud (photo ci-dessous).
 


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire